Cigares : mode d’emploi

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COMPAGNON DE JEAN NICOT – CHAPITRE DE PARIS

Couper son cigare…

« La guillotine ? Une coupe nette, très vieille France ! » plaisante Régis Colinet, propriétaire de la civette Le Lotus, à Paris. Équipée de simple ou de double lame, elle demeure l’instrument préféré des fumeurs français. Pour un résultat équivalent, certains lui préfèrent les ciseaux. On décapite le cigare d’un geste franc en réalisant une coupe droite et en laissant quelques millimètres de la perilla, la tête du cigare. En général, un diamètre de coupe légèrement inférieur à celui du cigare garantit un bon tirage. Pour les figurados comme les obus, la coupe peut se situer à un demi-centimètre de la pointe. Plus répandu ces dernières années, l’emporte-pièce respecte davantage la tête du cigare. Il crée une ouverture d’un diamètre bien inférieur à celui de la coupe guillotine, mais toutefois suffisante pour une bonne combustion, selon le patron du Lotus. « Pour ma part, le choix de la guillotine ou de l’emporte-pièce n’a pas d’incidence sur le goût d’un cigare. C’est avant tout une question de praticité : à la maison, le double-lame ou les ciseaux offrent une bonne prise en main. Accroché au porte-clés, l’emporte-pièce nous suit partout. N’échappant pas à la règle du cordonnier, il m’arrive de pratiquer une « coupe au bec » quand je n’en ai pas le choix. Un geste qui requiert une certaine habitude et des dents… affûtées ! Plus sérieusement : bien humecter la tête si l’on veut être sûr de ne pas l’arracher. »

Choisir un bon coupe-cigare
Préférer les lames Solinghen ou japonaises, onéreuses mais aiguisables. Les coupe-cigares à moins de 50 euros, rarement aiguisables, peuvent néanmoins constituer un bon compromis. La plupart des SAV proposent en effet l’échange standard gratuit de la lame.

… et l’allumer

Moyen le plus classique : l’allumette. Un cérémonial que l’on s’accorde plutôt lorsqu’on est « posé », chez soi. « Quand il ne rend pas l’opération impossible, le moindre souffle d’air peut provoquer l’allumage en biais du cigare, donc une combustion irrégulière, décrit Régis Colinet. Un degré au-dessus de l’allumette, pour les esthètes : la feuille de cèdre, que l’on trouve dans les boîtes de cigares. Son odeur n’est pas neutre, mais tout à fait en accord avec le cigare. Un mode d’allumage surtout utilisé en restauration. » Ces dernières années, c’est sur le briquet torche que les amateurs ont jeté leur dévolu. Offrant une puissance de feu incomparable et un grand confort, on peut l’utiliser partout. À défaut, on peut également se servir d’un simple briquet jetable. Pour allumer le cigare, présenter son pied à la flamme en le tournant (pas trop près !), de manière à en embraser toute la circonférence. Porter ensuite le cigare aux lèvres et attirer la flamme en commençant par de petites bouffées, puis aspirer plus profondément. « On peut rallumer un cigare éteint, à condition qu’il soit encore tiède. Le briquet torche s’avère alors quasi indispensable », remarque Régis Colinet.

Aux fumeurs de cigarettes, rappelons que l’on n’inhale pas la fumée de cigare, celui-ci étant apprécié uniquement pour son goût.

À bannir : le briquet à essence, la bougie.

Choisir un bon briquet torche
Seuls les systèmes fabriqués au Japon ou aux Etats-Unis sont démontables, donc réparables. On en trouve à partir de 40 ou 50 euros. Les briquets torche chinois à 5 euros, jetables, peuvent aussi bien fonctionner pendant un an que rendre l’âme au bout de deux jours.

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