Poème de Louise de Vilmorin

La feuille de tabac, gothique en son maintien,

Sensualité verte aux multiples nervures,

Cache dans son humeur, dont le ciel est gardien,

Le renouveau désir de la même aventure :

Fumer ! Délassement ! Fumer, plaisir hanté

Par le feu de ce temps dont le souffle est le maître,

En aspirer la brume au pouvoir enchanté,

Fumer pour se trouver et pour se reconnaître.

Tabac dont la magie est faite de vertus

Que le fumeur oublie. Oh, voisine lointaine,

Toi, Nicotiana, que me donneras-tu ?

Tu guérissais, jadis, la migraine des reines.

Herbe catherinaire, herbe à l’ambassadeur,

Je crois que ta nature écarte le malheur.

Louise de Vilmorin

(1ere promotion des compagnons de Jean Nicot)

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