Les craintes des buralistes sur le paquet neutre continuent à être relayées par les parlementaires. Le député Stéphane Demilly (UDI, Somme) rappelle ainsi que la fédération des buralistes « craint un manque d’efficacité, à cause d’une absence d’uniformité européenne » et un accroissement du trafic, ainsi qu’« une plus grande circulation de fausses cigarettes ». Pour le député Alain Rodet (SRC, Haute-Vienne) « l’expérience australienne, comme les enquêtes d’opinion, indiquent que le paquet neutre n’a pas véritablement d’effet dissuasif sur la consommation ». En revanche, « il semble bien que cette mesure constituerait un puissant stimulant du marché noir et de la contrefaçon ».
© Yuriy Kirsanov
Le député Christophe Priou (UMP, Loire-Atlantique) abonde en ce sens : pour lui, « avec les paquets neutres, les copies seront
facilitées ». Et « c’est par répercussion tout le réseau des débitants de tabac, déjà fortement touché, qui risque d’être fragilisé et perdre de nombreux emplois ». Le sénateur François Calvet (UMP, Pyrénées-Orientales), enfonce le clou, estimant qu’il « n’apparaît pas acceptable pour la profession de se voir mise en concurrence par rapport à ses voisins européens dont les réglementations et les prix sont déjà largement en dessous de ceux pratiqués en France, comme le constatent les buralistes frontaliers fortement fragilisés par les hausses de prix successives ».
En réponse aux nombreuses questions des parlementaires, la ministre de la Santé s’est contentée de répéter que « la mise en place du paquet neutre […] s’inscrit dans les objectifs de dénormalisation sociale du tabac et de réduction de l’attractivité de ces produits » et qu’elle s’accompagnera « de la mise en place d’un dispositif de traçabilité, qui limitera le commerce illicite de tabac ».
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