C’est la dernière annonce du gouvernement russe – et sans doute le premier pas vers une prohibition généralisée du tabac : Veronika Igorevna Skvortsova, ministre de la Santé, veut tout simplement interdire aux personnes nés après le 1er janvier 2015 de fumer.
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Evoquée début janvier dans le cadre d’un plan anti-tabac – qui comporte notamment l’interdiction progressive de fumer dans les lieux publics – cette mesure drastique serait applicable aux personnes majeures en 2033.
Cette décision aura évidemment pour conséquence un développement de la contrebande et de la contrefaçon, avec des risques accrus pour la santé des fumeurs et un manque à gagner pour les caisses de l’Etat.
Les cigarettes, tout en restant licites et librement vendues, ne seront plus accessibles à une partie de la population : d’un côté, il y aura ceux qui pourront, par choix personnel et en connaissance de cause, fumer, et, de l’autre côté, ceux qui n’auront même plus le droit d’exercer leur libre arbitre. Avec une frontière sur laquelle il y a lieu de s’interroger : comment justifier une différence de traitement entre ceux nés le 31 décembre 2014 et ceux nés le 1er janvier 2015 ?…
Faut-il rappeler que, si le rôle d’un Etat est de prévenir, d’informer des risques, il n’est pas de décider à la place de ses citoyens !
Il ne restera aux Russes nés après 2014 qu’à se rabattre sur l’alcool – dont on sait les ravages qu’il cause d’ores et déjà dans la population. Alors que le tabac est très souvent synonyme de plaisir partagé et de convivialité, est-il nécessaire de rappeler que la consommation d’alcool entraîne l’inverse : violences et accidents. Mais peut-être la ministre de la Santé russe voudra-t-elle ensuite interdire également l’alcool…
