La cigarette électronique : à encadrer…

Le manque d’études sur les effets secondaires liés à la cigarette électronique inquiète les parlementaires.
Jean-Claude Mathis (UMP, Aube) rappelle qu’« en mai 2011, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait recommandé de ne pas consommer de cigarettes électroniques car, d’une part, ces solutions contenaient des quantités de nicotine plus ou moins importantes qui, même à des concentrations faibles, pouvaient conduire à des effets indésirables graves et, d’autre part, parce que, comme pour la cigarette classique, la consommation de son avatar électronique peut induire une dépendance, quelle que soit la quantité de nicotine présente». Par ailleurs, « certains tabacologues craignent en plus que la cigarette électronique devienne un produit d’initiation pour les jeunes », affirme-t-il.

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Dominique Nachury (UMP, Rhône) ajoute que si la cigarette électronique « semble moins toxique que la cigarette classique, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a néanmoins recommandé en août 2014 d’interdire sa vente aux mineurs et son usage dans les lieux publics fermés » et, selon Michel Terrot (UMP, Rhône), « la très réputée Association américaine de cardiologie vient également d’exprimer ses réserves sur l’utilisation accrue de la cigarette électronique et préconise d’interdire la vente de la cigarette électronique aux mineurs et de limiter le nombre de publicités s’adressant à eux ». « En effet, explique Laurence Abeille (Écologiste,Val-de-Marne), aux États-unis, le nombre d’intoxications par la nicotine a été multiplié par 4 entre 2012 et 2013. »
Dans sa réponse, la ministre de la Santé reconnaît que « l’engouement depuis 2012 pour les cigarettes électroniques est majeur. Entre 1,1 et 1,9 million de personnes utiliseraient quotidiennement la cigarette électronique ». Sans prendre position sur la dangerosité du
produit, elle s’appuie sur les recommandations du Haut conseil de la santé publique (HSCP) et rappelle que la directive sur les produits du tabac prévoit d’encadrer l’usage de la cigarette électronique. « Plusieurs mesures concernant ces produits ont déjà été prises », notamment l’interdiction de la vente aux mineurs, et le projet de loi Santé publique prévoit désormais en outre « l’interdiction de la publicité et l’interdiction du vapotage dans certains lieux publics », précise-t-elle.

… mais peut-être pas trop

Le sénateur François Marc (SOC, Finistère) s’inquiète, lui, des « nouvelles contraintes qui seront désormais applicables à la cigarette électronique » et qui seraient, selon lui, « fortement susceptibles d’entraîner une mise sur le marché de la seule cigarette électronique dite de « première génération » », alors que celle-ci est « considérée comme plus nocive que les cigarettes électroniques « nouvelle génération » ».
En outre, le sénateur s’étonne de la différence de traitement entre produits du tabac et cigarettes électroniques en ce qui concerne les arômes : le délai pour la disparition de ces arômes est fixé au 20 mai 2020 pour les produits du tabac, alors qu’il est fixé à 2016 pour les substances utilisées dans les cigarettes électroniques.

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