Fais-pas-ci-fais-pas-ça… Les Français en auraient-ils assez de se voir imposer interdits et injonctions toute la journée ? C’est ce que révèle une étude d’opinion intitulée « les Français et les libertés individuelles », menée par Viavoice en partenariat avec La Revue civique, publiée par l’Express et diffusée sur Radio Classique le 8 juillet.
© LIU MING
Première conclusion de l’étude : pour 67 % des personnes interrogées, il y a « de plus en plus d’interdits, de contraintes ou de surveillances ». Et les sondés de citer « les règles en matière de sécurité routière » (35 %), « les règles et incitations en matière de consommation (tabac, alcool, alimentation) » (29%), « les écoutes et surveillances directes » (25 %) et « la surveillance sur Internet » (14 %).
Des mesures anti-tabac très contraignantes
Au total, sur les 19 mesures citées spontanément par les Français comme limitant le plus leurs libertés individuelles, 6 concernent le tabac.
A commencer par « l’augmentation régulière du prix du tabac » (18 % des citations), puis « l’interdiction de fumer dans les lieux publics » (10 %), « le paquet neutre, sans marque ni logo » (7 %), « les images chocs sur les paquets de cigarettes » (6 %), « l’interdiction de fumer dans tous les avions, trains, et gares » (5 %) et « les messages sur les paquets de cigarettes « fumer tue », « fumer nuit gravement à la santé » » (3 %).
Trop, c’est trop !
Deuxième enseignement de l’étude : ces « interdits, contraintes ou surveillances » sont devenus « trop nombreux » pour 73 % des personnes interrogées et constituent des « atteintes importantes aux libertés individuelles » pour 77 % d’entre elles.
Inefficaces, déresponsabilisantes, infantilisantes
Au total, 52 % des Français jugent gênantes les mesures portant sur la consommation et les comportements. Cette opinion se fonde sur plusieurs arguments. Le premier, c’est l’inefficacité des mesures adoptées : pour 48 % des sondés, les interdictions sont contournées. Le deuxième, c’est la déresponsabilisation : pour 44 %, chacun devrait assumer ses choix, et non laisser la société les lui dicter. Cet argument se double d’un sentiment d’infantilisation : pour 37 % des sondés, les gens sont assez grands pour vivre comme ils l’entendent.
Prévenir plutôt que réprimer
Alors que 81 % des personnes interrogées pensent qu’il y aura de plus en plus de choses interdites ou déconseillées à l’avenir, 68 % considèrent qu’il y a maintenant assez de répression, et que la solution passe aujourd’hui par la prévention. A bon entendeur…
Envie de transgression
La hausse des prix et les mesures de prévention et de limitation de la consommation (tabac, alcool) entraînent une forte envie de transgresser la réglementation.
45 % des personnes interrogées estiment ainsi que les interdits et injonctions sont « devenus tellement importants qu’ils donnent au contraire envie de faire ce que l’on ne devrait pas ». 81 % des personnes interrogées vont jusqu’à considérer que « beaucoup de gens » sont finalement « incités » à acheter des cigarettes non déclarées.
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