Le dénigrement du fumeur ne date pas d’hier, non plus que l’outrance des propos anti-tabac. Pour preuve : là où la Confrérie de Jean Nicot met l’accent sur la tolérance et la convivialité, certains n’ont pas hésité à imputer à l’herbe à Nicot la responsabilité de… la Saint-Barthélémy.
Petit florilège.
• 1839
« Les Hollandais, qui ont fumé les premiers en Europe, sont essentiellement apathiques et mous… La Hollande appartiendra toujours à qui veut la prendre. » (Honoré de Balzac – Traité des excitants modernes).
• 1866
« En Europe, en France surtout, la femme a le goût trop délicat pour contracter une habitude (fumer) qui deviendrait le tombeau de ses charmes… « (Dr Druhen aîné – Du tabac).
• 1881
« On a vu des morsures de fumeurs occasionner la mort, aussi subitement que le ferait la flèche de l’Indien ou la dent envenimée du serpent. » (Dr Hippolyte-Adéon Depierris – Des effets du tabac sur l’âme)
• 1889
« A Polytechnique, le nombre des fumeurs grandit à mesure que l’on descend aux numéros des moins capables. » (Dr Alphonse Bertillon)
Imagerie d’Épinal, n° 4027 bis, Pellerin imprimeur. D.R.
• 1890
« Si l’on se suicide autant dans l’armée, n’est-ce pas parce qu’on y consomme d’immenses quantités de tabac ? »…
« Le tabac rend fou. Chaque année depuis 1830 a vu s’accroître en même temps et dans des rapports constants, le chiffre de consommation du tabac et celui des maladies mentales. » (Louis Seutin, médecin en chef de l’armée belge – Études sur les dangers du tabac, Bruxelles)
• 1891
« La nicotine endort la conscience. Le besoin de fumer s’accroît dans la mesure où l’on veut étouffer ses remords… C’est la meilleure préparation à tu méfait, à l’assassinat et au vol, au jeu et à la luxure. » (Léon Tolstoi – Pourquoi les gens se droguent-ils ?)
• 1898
« Sous la double influence des idées superstitieuses et du narcotisme qu’elle puisait dans les émanations de la plante favorite, Catherine de Médicis se jeta dans toutes les aberrations monstrueuses… C’est ainsi qu’elle conçut l’un des plus grands crimes qui soient jamais entrés dans une pensée humaine : la Saint-Barthélémy. » (Dr Hippolyte-Adéon Depierris)
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